Cours de Physiologie pulmonaire du 23/10 Rim Et Stéphanie
Rappels:
1)
la compliance C est la capacité du poumon à changer de volume.
C=DV/DP
Pour
la compliance pulmonaire, on mesure la pression transpulmonaire (PTP)qui
est la même que la pression peurale mesurée en introduisant un tuyau dans
l'oesophage.
PTP=P(bouche)-P(pleurale)
Remarques:
ÞQuand on ouvre le sternum,
la poumon a tendance à s'affaisser tandis que la cage thoracique a tendance à
s'ouvrir jusqu'à un certain niveau qui correspond à 50% de la capacité
vitale(CV).
Au dessus de ce niveau, elle a
tendance à s'affaisser aussi.
2) Notion d'espace mort et
conséquences:
Le débit de gaz qui passe à la bouche et le
débit qui arrive dans les alvéoles ne sont pas équivalents.
En effet il existe un espace mort, i.e. la
zone du poumon où circule de l'air mais où il n'y a pas d'échanges gazeux.
Il correspond à la trachée et aux bronches.
En réalité les échanges ne se produisent que dans les alvéoles.
-
Chez le sujet normal :
- le volume de l’espace mort Vd
»150ml
A chaque Vt(»500ml),le volume qui va vraiment dans les
alvéoles ne représente que 350ml.
-
La
fréquence respiratoire (f) est de 10-15/min
Donc le débit ventilatoire total :
=
f
Vt= 5
l/min
Þcelui-ci peut-être mesuré à
la bouche par un pneumotachographe
Quant au débit alvéolaire,
il est de :
A =
3,5 l/min
Il
existe 2 façons d’augmenter la ventilation quand on en a besoin (effort,
fièvre,…): augmenter f ou augmenter Vt.
Or si on augmente f, on augmente le débit qui
ventile Vd
Il vaut donc mieux augmenter Vt
Exemple: si on veut doubler le ventilation:
·si on multiplie f par 2:
= 500ml
20/min =10 l/min
Et A =
350ml
20/min =7 l/min
·si on reste à la même f et que l’on multiplie
Vt par 2 :
= 1000ml
10/min = 10 l/min
Et A =
850ml
10/min = 8.5 l/min
On
en conclut donc que la ventilation mesurée à la bouche est la même mais qu’il
est plus efficace d’augmenter Vt que f, ce qui permet de meilleures
échanges gazeux.
Remarque:
dans un organisme, les 2 stratégies sont utilisées.
Evolution
des débits dans la respiration :
En effet plus le poumon est gonflé plus on
est capable de créer un débit important.
Enregistrement du débit
volume
Þcourbe débit/volume
remarques:
la capacité pulmonaire totale CPT est à l’origine et
le plus petit volume, i.e. le volume résiduel VR est à l’autre
extrémité sur l’axe.
Le volume entre la
CPT et le VR est la capacité vitale CV.
Ventilation du volume courant :
Analyse :
Pour cela on divise la CV en 4.
Ø
on
définit ainsi le débit maximal à25% de la CV(DM25), à 50% de la CV(DM50) et à
75%de la CV(DM75), ainsi que le débit moyen entre 25 et 75%(DEM25-75)
-
on peut aussi définir le débit inspiratoire de pointe DIP qui est le débit
maximal inspiratoire, mais il est moins utilisé.
-
Une autre expérience consiste à demander au patient de ne pas gonfler ses
poumons au maximum mais de souffler à fond.
Ø
la
première partie de la courbe jusqu’à 50% de la CV dépend de l’effort musculaire
fourni par les muscles expiratoires pour expirer: cette partie de l’expiration
est effort dépendante.
La
suite de l’expiration est effort indépendante.
Avant 50% de la CV, les courbes coïncident.
La partie effort indépendante permet l’exploration
réelle des bronches et bronchioles.
Ø
Cette
étude permet d’aborder de manière grossière les résistances des voies aériennes
au débit.
-
Répartition des résistances :
·80 à 90% situées dans les
voies aériennes supérieures (50%) et dans les grosses bronches (40%).
·10% dans les petites
bronchioles.
ü
Les
maladies respiratoires graves touchent les petites bronches distales. La partie
de la courbe effort indépendante permet de détecter ces anomalies quand dans
cette partie la courbe « se creuse »
Grand insuffisant respiratoire obstructif sévère
Quand
cette anomalie évolue vers l’insuffisance respiratoire, le Vt est
décalé et il n’existe plus de différence entre l’expiration forcée et le Vt.
Dans
le cas d’un grand insuffisant respiratoire obstructif, il ne peut pas augmenter
sa ventilation pour faire un effort(comme dans le cas d’une grippe).
Evaluation
de l’obstruction bronchique par le VEMS:
Le patient respire normalement(Vt)pendant
plusieurs cycles puis prend une grande inspiration (jusqu’à la CPT) puis expire
au maximum.
Le volume expiré maximal pendant la première
seconde s’appelle le VEMS (appelé FEV1 en anglais) :il représente le
volume en litres qui a pu sortir des poumons en 1 seconde.
Ø
Si
les bronches sont bouchées, le VEMS est plus petit que la normale.
Le
VEMS est une vieille technique utilisée en routine car celle-ci est :
·fiable
·facilement reproductible
·permet de diagnostiquer un syndrome
obstructif.
Syndrome obstructif :
Définition:
diminution de VEMS et de CV mais la diminution de VEMS est proportionnellement
plus importante que celle de CV.
En fait on dit qu’il y a un syndrome
obstructif lorsque le rapport VEMS/CV (rapport de Tiffeneau) est inférieur à
85% de la valeur prédite.
Ø
en
pratique clinique, on se sert de VEMS comme index pour tester la réactivité des
bronches et la manière dont elles s’ouvrent ou se ferment.
- Les bronches sont innervées par le système
neurovégétatif. En effet, on y rencontre des récepteurs ß2 pour le système
orthosympathique qui entraîne la dilatation des bronches quand il est stimulé.
Un médicament important est donc le
salbutamol (ventoline*)car c’est un ß2 agoniste: il stimule les récepteurs ß2.
-
Pour traiter un syndrome obstructif, on administre un bronchodilatateur (ß2 agoniste) que l’on fait inhaler dans les
bronches. Au bout de 15 minutes on évalue l’efficacité du médicament en
mesurant le VEMS
Ø
c’est
le test de réversibilité de l’obstruction.
En pratique clinique, si VEMS augmente
de plus de 200 ml et de plus de 12% par
rapport à sa valeur prédite, le patient a été significativement amélioré
et il vaut le coup de le traiter.
-
Le problème se pose souvent de patients se plaignant de gène respiratoire et de
sifflements mais qui ne présentent pas ces signes lors de la consultation.
On peut effectuer le test de
bronchoprovocation ou de bronchoconstriction ou d’hyperréactivité
bronchique :pour cela on utilise un agoniste du système parasympathique
comme la métacholine ou l’histamine (qui présente des effets secondaires plus
important) puis on mesure le VEMS à des doses cumulatives de métacholine à 100mg,200,…jusqu’à 1600mg.
Dès que le VEMS chute significativement
(20%de sa valeur initiale),on arrête le test.
ÞSi le VEMS chute significativement lors de ce
test on peut évoquer l’asthme.
Si on atteint 1600mg sans que VEMS chute, il n’est probablement
pas asthmatique .
Evaluation
de la résistance des bronches à l’écoulement gazeux :
En
théorie, on peut mesurer directement le résistance des voies aériennes :
Raw=(PA-Pbouche)
/ aw=voies aériennes
On la mesure grâce à un pléthysmographe d’après la loi de Boyle
et Mariotte: pour un gaz P1V1=P2V2 à température constante.
Ø
on
en déduit PA et donc Raw.
Ø
cette
méthode est peu utilisée à cause de la variabilité de la réponse mais on peut
s’en servir pour rechercher l’effet d’un bronchodilatateur.
Transport
de gaz par le sang:
Pression d’O2 dans l’artère=PaO2
Pression d’O2 dans l’alvéole=PAO2
PaO2 = a PAO2 avec a=constante
Remarque: le gaz se dissout d’autant
mieux dans un liquide que la température est basse.
-
Dans le sang, lorsqu’on a une PAO2 de 1mmde Hg, on peut dissoudre dans le plasma 0.003ml d’O2/100ml
de plasma in vivo à 37°C
Ø
ceci
ne permet pas de nourrir toutes les cellules.
En effet, la consommation
normale d’O2 est de 250 ml d’O2/minute.
Ø
il
existe donc un système pour améliorer la performance de
l’oxygénation :l’hémoglobine(Hb) qui transporte l’O2.
remarque :[Hb]sang = 12 à 15 g/dl de sang normalement.
Ø le sang transporte ainsi 65
fois plus d’O2 que le plasma seul.
- Hb: elle est formée de 4 molécules de globine(a1,a2,b1,b2)
avec au milieu un noyau porphyrique qui porte un
atome ferreux Fe2+.
Chaque molécule d’Hb peut fixer 4 molécules d’O2 et
plus il y a de molécules fixées et plus il est facile d’en fixer une autre.
Autrement dit, l’affinité de Hb pour O2 augmente au
fur et à mesure de la fixation de O2.
- définition de la saturation :
SO2=[oxyHb]/[Hb]total oxyHb=Hb portant de
l’O2
Ø Quand le sang est saturé à 100%,
on a la capacité en O2 du sang.
- Caractérisation de Hb par la courbe de saturation
en fonction de la pression partielle en O2 dans les artères=courbe de
dissociation de Hb :
Sa,O2
Ø la courbe est sigmoïde.
Analyse:
·
A
partir de 90% de saturation, on atteint un plateau où la saturation augmente
très lentement. Dans cette zone, Hb lâche difficilement les molécules d’O2
puisque l’affinité est grande.
Pour 90% de
saturation,PaO2=60mm de Hg.
Remarque :Les gaz du sang permettent de mesurer
ces paramètres en routine par ponction de l’artère radiale.
·
Pour
PaO2<60mmde Hg ou saturation<90%,si PaO2 diminue,
la saturation chute vite. En effet, l’affinité de Hb pour O2 est plus faible.
·
Valeur
normale du sang veineux mêlé: *saturation=75%
*PO2=40mm de Hg
Ø c’est une évaluation de la
qualité de Hb par son affinité générale pour O2 :plus P50 est petite, plus
l’affinité est grande.
- Cliniquement, une saturation artérielle <90%
n’est pas tolérée, ainsi que PaO2<60mm de Hg.
Ø on serait dans une zone
critique où la saturation baisserait vite, ce qui entraînerait un apport d’O2
aux cellules difficile.
Remarque: l’affinité de Hb peut être modifiée
physiologiquement par différents facteurs :
·Déplacement de la courbe vers la droite
(baisse de l’affinité) :
*augmentation de la température :ex
d’un malade fébrile
*augmentation de CO2 :malade
hypercapnique en cas de détresse respiratoire
*augmentation de [H+] :acidose
comme dans le cas d’un diabétique en état de choc.
*augmentation du
2,3diphosphoglycérate(2,3DPG) :métabolite fabriqué par le globule rouge
quand il consomme du glucose en anaérobiose.
·Déplacement de la courbe vers la
gauche :augmentation de l’affinité
ex:diminution de [H+] :alcalose
- Cette courbe permet d’expliquer les échanges qui
se produisent entre les capillaires et les tissus :
·lorsque Hb arrive dans les
capillaires du poumon :[O2]importante et température plus basse
Ø on se trouve dans une zone
de forte affinité d’où la fixation de O2 sur Hb
·lorsque Hb arrive dans les
veines ou les capillaires,O2 a été consommé donc PaO2 baisse
Ø on se trouve dans une zone
de faible affinité. C’est pourquoi Hb délivre plus facilement de l’O2 aux
organes.
Ce mécanisme est accru par
le fait qu’au niveau des organes du CO2 est relargué et que celui-ci diminue
l’affinité de Hb pour O2.
De plus, ors d’un effort, le
muscle produit plus d’ions H+, ce qui diminue l’affinité de Hb pour
O2 et permet une plus grande consommation d’O2.
Par ailleurs, le paramètre de la saturation n’est
pas suffisant :il faut prendre en compte la [Hb]dans le sang.
Ø il faut donc assez d’Hb et
assez d’Hb saturé pour assurer un
contenu en O2 du sang suffisant à la consommation des organes.
Calcul du contenu du sang en O2 :CaO2 :
- Pour cela, il faut
connaître le pouvoir oxyforique de Hb :
1g de Hb/dl de sang fixe 1.34 ml d’O2
-CaO2=[Hb]*1.34*SaO2+0.003*PaO2
CaO2
en ml d’o2/dl de sang
[Hb] en g/dl
SaO2=0.98
normalement
PaO2 en mm de Hg
De plus
0.003*PaO2 représente l’O2 dissout,
le reste correspondant à l’O2 fixé.
- Définition du
transport artériel en O2 :
TaO2=débit cardiaque*CaO2
·valeurs artérielles normales :pour
[Hb]=15g/dl
PaO2=100mm
de Hg(>80)
SaO2=0.98
D’où CaO2=20ml/dl.
·dans les veines :PvO2=40mm de
Hg
SvO2=0.75
D’où CvO2=15ml/dl
Ø La consommation d’o2 par les
organes est donc de 5ml/dl
Poisons de Hb :
·
CO(monoxyde
de carbone) :son affinité pour Hb est 240 fois plus élevée que celle
d’O2 :donc si le CO est fixé sur Hb, l’O2 ne s’y fixe plus.
Ø cas d’une intoxication
grave.
· Quand Hb ne porte pas d’O2 ,le patient est cyanosé (de couleur bleue): pour cela, il faut au moins 5g/dl d’Hb réduite(c’est-à-dire sans O2 fixé).
·
Méthémoglobinémie :sous
l’effet de certains médicaments comme les sulfamides, le fer ferreux (Fe2+)
devient ferrique (Fe3+)et l’O2 ne se fixe plus sur Hb.
Remarque: en routine clinique, lors de l’analyse des
gaz du sang, les appareils mesurent PO2, PCO2 et le pH. La valeur de la
saturation est calculée en fonction de la correspondance Po2/Saturation de Hb.
Ø Lors d’une intoxication au
CO2,la Po2 est normale mais la saturation est basse alors qu’elle paraît
normale par le calcul. Il faut donc mesurer la saturation et rechercher la
[carboxyHb] (Hb qui porte CO).
Importance de Hb dans le transport d’O2 :
·
En
cas d’anémie, le contenu en O2 du sang est plus bas pour une même courbe de
dissociation.
·
Interprétation
des gaz du sang :il faut préciser [Hb] ou l’hématocrite (normale entre 40
et 45%).