Les physiologies cardiaque et pulmonaires ont des points communs qui permettent de les rapprocher : circulation, échanges.
Les organismes supérieurs, notamment l’homme, ne peuvent fonctionner que si leurs cellules et tissus baignent dans un milieu relativement constant dit « milieu intérieur ».
Ce milieu se caractérise par :
· une température
· une composition ionique (notamment H+)
· des hormones, des cytokines
· du CO2 et de l’O2 dissous
· divers solutés
Tous ces paramètres doivent être maintenus constants par des systèmes de régulation. Ceci suppose notamment
· Un apport en O2 et en nutriments, consommés par les cellules
· Une extraction du CO2 et des déchets, produits par les cellules
Le système cardio circulatoire est chargé de ces taches. C’est pourquoi c’est d’abord un système de transport.
Le système cardio circulatoire est composé d’un réseau de « tuyaux ». Au niveau microscopique, les cellules qui tapissent ces tuyaux sont dotées de propriétés spécifiques. Elles synthétisent notamment des substances qui peuvent
· Etre transmises à distance et avoir une action en dehors du système
· Participer à la régulation du système lui-même
La surface d’échange à un rôle primordial dans le fonctionnement du système.
Ex : les poumons
· Sont une zone d’échanges gazeux
· Représentent un lit vasculaire important
· Sont le siège de la production et de la destruction de certaines substances
Ils participent au contrôle général de l’organisme.
Les pompes cardiaques et les vaisseaux ont des propriétés mécaniques. Pour les connaître il faut mesurer et analyser les grandeurs adaptées à leur description, principalement
pressions
Le sang est un tissu liquide dont les propriétés mécaniques peuvent être décrites à deux niveaux :
1. Assimilé à de l’eau, liquide incompressible de propriétés physiques connues : modèle valable dans les gros vaisseaux
2. Liquide complexe, suspension de particules (GR en particulier) dont l’influence et les propriétés physiques ne sont plus négligeables dans les petits vaisseaux.
La discipline concernée est appelée hémodynamique. Elle étudie :
· Les propriétés des contenants
· La rhéologie : analyse des propriétés mécaniques et circulatoires du sang.
Des variations anormales de ces propriétés peuvent être à l’origine de diverses pathologies.
Remarque : on n’étudiera pas les inter réactions biologiques entre les cellules sanguines et les cellules tapissant les vaisseaux.
On distingue les zones de conduction et d’échanges dans le système cardio circulatoire.
Ex : cœur et artères
La pression y est forte, le débit important.
Le seul aspect envisagé est le transport de sang, qui nécessite certaines conditions mécaniques.
Les échanges concernent les gaz et certaines substances.
Ex :
· Tissus périphériques : diffusion d’une partie du sang dans les tissus (entrée / sortie)
· Rein
· Poumon : apport d’O2, retrait de CO2
Ces zones d’échanges représentent une fraction réduite de
l’appareil cardio circulatoire en terme de volume mais très élevée en terme de
surface.
Le passage de CO2 et O2 ne dépend que des différences de pression de part et d’autre de la paroi.
Remarque : dans le cas des poumons :
D’un coté CO2 et O2 sont sous forme gazeuse
De l’autre, dissous puis sous une forme indéterminée dans le sang.
On note
Q : volume liquidien
V : volume gazeux
: débit
P : pression
Le sang qui revient des organes par le système veineux est chargé de CO2.
Attention :
les artères pulmonaires contiennent du sang veineux (riche en CO2, pauvre en O2)
les veines pulmonaires contiennent du sang artériel
La notation physiologique ne recouvre donc pas la notation anatomique.
En physiologie :
· Le sang veineux est toujours riche en CO2 et pauvre en O2 : il va vers le poumon
· Le sang artériel est toujours riche en O2 et pauvre en CO2 : il sort du poumon.
On mesure les quantités de CO2 et d’O2 contenues dans le sang veineux et surtout le sang artériel.
La composition du sang artériel est une grandeur fondamentale en physiologie et en clinique cardiaque et pulmonaire : on étudie notamment [CO2], [O2], [H+]
Elle caractérise le fonctionnement du cœur, des poumons, et leurs interactions.
En réanimation c’est la composition du sang artériel qui permet de contrôler la physiologie du patient (réglage du respirateur).
On considère séparément les 2 pompes cardiaques
D’un point de vue hémodynamique les 2 cœurs sont en série. Les débits sont donc les mêmes au moins en moyenne.
Ce sont des circulations locales dans certains organes ou tissus. Elles ont pour rôle :
· L’apport des substances nécessaires au fonctionnement de l’organe (principalement O2 et glucose)
· Le retrait des déchets
Ex : Circulation coronaire (système artériel irriguant le cœur)
Circulation cérébrale
Circulation musculaire
Leur but n’est pas de nourrir les organes. Elles participent aux échanges.
Rôle : échange de
· Eau
· Electrolytes
· Substances diverses
Rôle : récupérer ce qui est passé à travers le tube digestif
Rôle majeur : thermorégulation
Le débit est réglé en fonction des échanges thermiques entre le milieu intérieur et le milieu extérieur
Cette circulation n’est pas toujours en fonction : il existe une plage de température ou les échanges thermiques sont quasi nuls.
Rôle : fournir au fœtus les substances dont il a besoin
Les circulations nourricières du cœur et du cerveau sont prioritaires.
Contrairement aux circulations fonctionnelles dont on peut se passer un certain temps, les circulations nourricières sont toujours nécessaires.
Ex : déficience de la circulation coronaire à infarctus
déficience de la circulation nourricière du cerveau à coma
déficience de la circulation nourricière des muscles à arrêt impératif de l’exercice.
Tous les organes n’ont pas un fonctionnement équivalent. Il est nécessaire que des systèmes de réglage modulent le débit relatif vers chacune des circulations en fonction de l’état physiologique.
Ex : Saignement
à Baisse du volume sanguin
à Activité cardiaque plus difficile
à Baisse du débit
Le système de régulation donne la priorité aux
circulations coronaire et cérébrale. Il peut
stopper certaines circulations fonctionnelles, comme la circulation rénale(non
prioritaire). Si c’est pendant un certain temps il y a insuffisance rénale.
Si on stoppe
l’hémorragie, les circulations fonctionnelles se remettent en place.
Remarque : En cas
de dysfonctionnement, la composition du milieu intérieur varie.
On note le débit principal et
qi les débits locaux. Ceux ci sont différents et variables. Ils sont
nécessaires à l’analyse d’une situation pathologique.
Pourcentages des débits
locaux
Coronaire (qc) 3 %
Cérébrale (qcer) 14 %
Musculaire au repos
(qm) 15
%
Hepato splanchnique (qH-S) 6 %
Rénale (qr) 21 %
Cutanée (qcut) 6 %
Os 5
%
Autres 8
%
Les autres circulations
sont les circulations nourricières de certains organes possédant une
circulation fonctionnelle. Les deux circulations sont anatomiquement distinctes
mais la première est faible devant la seconde.
Ex : rein
·
Circulation
fonctionnelle : 21 % de
·
Circulation
nourricière : 1 % de
Augmentation de l’activité musculaire Þ augmentation de qm en %
Augmentation de l’activité cardiaque Þ augmentation de qc
Production de chaleur : nécessité de thermoréguler Þ augmentation de qcut (particulièrement si il fait chaud)
Si en plus on digère pendant l’effort Þ augmentation de qH-S
Þ
augmentation de
Le système cardio
circulatoire ne peut pas assumer l’augmentation de au delà d’une
certaine limite.
Il faut faire un choix
entre
Arrêter l’effort
Arrêter la thermorégulation
Arrêter la digestion éventuelle
Dans certaines
conditions la température meut aller jusqu'à 38, 39 voir 40 °C. Un mécanisme de
régulation interne la laisse monter dans la limite du raisonnable pour ne pas
utiliser trop de sang en thermorégulation.
Dans beaucoup de
situations il faut faire un choix semblable. Il est important de comprendre
comment le système effectue ces choix en fonction du contexte.
Ex : en cas d’hémorragie, les fonctions du
rein sont déficientes (insuffisance rénale : cf. ci dessus)
On peut donner un
médicament qui augmente qr mais cette augmentation se fait au
détriment de qc ce qui peut entraîner la mort.
On parle également de petite et grande circulations
La petite circulation va de l’entrée du VD jusqu'a la sortie de l’OG.
La grande circulation va de l’entrée du VG jusqu'a la sortie de l’OD.
Ces deux circulations sont en série. Le débit y est donc le
même.
Les capillaires
systémiques font partie de différents organes.
L’activité de l’organe
détermine
Le
débit sanguin
La
composition en O2 et CO2 du sang veineux
Les sangs veineux des
veines systémiques ont des compositions différentes. Ils se mélangent dans le
VD. On parle de sang veineux mêlé. Sa
composition en O2 et CO2 est la moyenne des compositions
des sangs veineux en provenance des organes pondérées par les débits
correspondants.
C’est le sang veineux
mêlé qui est représentatif du fonctionnement global de l’organisme (activité
métabolique moyenne). En clinique, “sang veineux” signifie “ sang veineux
mêlé”.
Par contre, la
composition du sang artériel est identique dans toutes les artères. En effet il
n’y a pas d’activité métabolique de la sortie du poumon jusqu'aux artérioles.
Le sang artériel ne participe à aucun type d’échange. Sa composition ne varie
donc pratiquement pas.
On parle de système
de conduction : sa seule fonction est d’amener
le sang jusqu'aux capillaires.
En clinique, on prélève
du sang artériel par les artères périphériques, plus faciles d’accès.
Pour prélever du sang
veineux, il faut accéder à l’artère pulmonaire. (cf. ci dessous)
Mesure de : il faudrait pouvoir se placer dans l’aorte. Or il est
impossible de piquer directement. On évite également de piquer dans une artère
périphérique pour remonter ensuite à cause du risque de saignement.
On introduit un cathéter
dans une veine périphérique, puis on
remonte et on passe à travers le cœur droit. On peut ainsi se placer dans
l’artère pulmonaire, ce qui permet (avec un appareillage adapté)
De mesurer
De mesurer P
De prélever du sang veineux mêlé.
Le cathétérisme de
l’artère pulmonaire est fondamental en réanimation (suivi hémodynamique)
Les deux cœurs assurent le même débit. Mais le VG transmet beaucoup plus d’énergie au sang que le VD. La pression dans l’aorte est plus élevée que dans l’artère pulmonaire.
En effet le VG doit propulser le sang jusqu’aux artérioles, qui présentent une résistance considérable.
Analogie électrique :
Pression = tension
Débit = intensité
Cœur = générateur
Capillaires = résistance
A l’entrée de chaque organe, on peut considérer qu’il existe un « robinet » pratiquement fermé à l’état normal. Pour augmenter le débit dans un organe le système de régulation ouvre ce robinet : la résistance diminue et le
débit augmente.
Le système resistif va donc du VG jusqu'aux artérioles. Il se caractérise par
Une résistance importante
Un débit constant
Une pression forte à l’entrée
Le système resistif est commandé de façon active (i.e. qui nécessite de l’énergie). par l’ouverture des artérioles. L’énergie est fournie par le VG.
A l’opposé, le reste du système est dit capacitif.
En effet les artères pulmonaires opposent une résistance faible au passage du sang. La pression à la sortie du cœur droit est donc plus faible.
En outre les veines sont capables de changer de volume : on parle de système compliant.
Le système capacitif est commandé de façon passive (pas de consommation d’énergie) par la variation du volume Q.
En raison de la différence entre ces deux modes de fonctionnement il est nécessaire que le rôle, les propriétés anatomiques, les structures physiques et le métabolisme des deux ventricules soient également différents.